PROFESSION SOLENNELLE DE SOEUR LAURENCE-GABRIELLA
CE 11 JUILLET 2025, ENGAGEMENT DEFINITIF DE SOEUR LAURENCE-GABRIELLA
En cette solennité de Saint Benoît, notre père en la vie monastique, Sœur Laurence-Gabriella a fait profession solennelle. Au terme de 8 années de cheminement, de maturation, de discernement, elle a librement demandé à s'engager pour toujours dans la communauté, qui l'a acceptée et célèbre avec elle ce don total.

En cette solennité de Saint Benoît, au cours de l'Eucharistie où l'Eglise célèbre dans l'action de grâce le don du Christ pour notre salut, notre Sœur Laurence-Gabriella fait profession solennelle.
Par la profession monastique, la sœur est consacrée à Dieu et agrégée à la communauté qui l'accueille. En même temps, la consécration qu'elle a reçue au baptême et à la confirmation est rénovée et vivifiée. La sœur s'engage à une vraie conversion de vie, en persévérant dans la stabilité et en obéissant joyeusement jusqu'à la mort.
Constitutions des moniales, C. 8 : La consécration monastique
La profession monastique s'enracine dans la grâce du baptême : elle est la manière dont la Sœur va en déployer la richesse pour sa propre vie et s'accomplir ainsi elle-même, apportant ainsi sa contribution unique et originale à la vie de l'Eglise et de la famille humaine.
Dans ta bienveillance, Père saint, affermis la volonté de ta servante Sœur Laurence-Gabriella ;
Que la grâce de son baptême, fortifiée par les liens nouveaux de la profession,
s'épaouisse dans toute sa plénitude.
Ainsi sa vie pourra te rendre gloire, et sa charité au service des hommes fera grandir le Règne de ton Fils.
Liturgie de la profession, collecte.
Faire profession en la solennité de Saint Benoît, c'est vivre cet engagement dans la lumière de celui qu'on appelle le "Père des moines d'Occident", celui qui a écrit la Règle sous laquelle nous vivons. Ses derniers mots en donnent la sève :

Qui donc que tu sois, qui te hâtes vers la patrie céleste, accomplis, avec l'aide du Christ, cette toute petite Règle, écrite pour les débutants. Cela fait, tu parviendras avec la protection de Dieu, aux plus hautes cimes de la doctrine et des vertus, que nous venons de rappeler. Amen.
Règle de Saint Benoît, Chapitre 73 : « Toute la pratique de la justice n'est pas contenue dans cette règle ».
Après avoir entendu l'évangile, parole du Christ qui retentit dans l'aujourd'hui de nos vies pour les illuminer, la supérieure interroge la professe pour lui permettre d'exprimer publiquement son désir et sa demande :
Que demandes-tu ?
– Appelée par l'Esprit à suivre le Christ dans la vie monastique, j'ai appris dans votre communauté à chercher vraiment Dieu par la prière et par la communion fraternelle.
Aujourd'hui, après mûre délibération, désirant embrasser votre vie, je demande à faire profession solennelle
pour la gloire de Dieu et le service de l'Eglise.
Ce que Dieu a commencé en toi, qu'il le mène à son accomplissement pour le jour où le Christ viendra.
Liturgie de la profession, pétition.
Vient ensuite l'homélie, qui souligne l'éclairage de l'Evangile sur ce qui se vit en ce jour, puis un dialogue entre le célébrant et la professe. On invoque ensuite le soutien de tous les saints par le chant des litanies, puis la professe lit sa charte d'engagement et va la signer sur l'autel.
Elle chante ensuite le "Suscipe", verset 116 du Psaume 118 choisi par Benoît pour ce moment de la vie du moine. Ce verset exprime la remise confiante de tout son être à Dieu qui ne déçoit pas, en réponse à l'appel de Dieu dans le verset 13 du Psaume 33, sélectionné par Benoît dans son Prologue : « Quel est l'homme qui aime la vie et désire le bonheur ? ».
Par trois fois, débout, les bras étendus, elle interpelle le Seigneur, et par trois fois elle s'agenouille pendant que la communauté et l'assemblée reprennent à pleine voix son chant, lui donnant ainsi la force de l'Eglise en prière.
A la fin, tous concluent ce vibrant appel par la doxologie trinitaire : "Gloire au Père et au FIls et au Saint Esprit".

Suscipe me Domine secundum eloquium tuum, et vivam,
et non confundas me ab expectatione mea.
Reçois-moi, Seigneur, selon ta parole, et je vivrai,
et ne me confonds pas dans mon attente.
Liturgie de la profession, chant du Suscipe

Puis la professe est solennellement bénie : au nom de l'Eglise, le célébrant invoque la bénédiction de Dieu et le don de force pour goûter pleinement la douceur de la vie avec le Christ, quand bien même le chemin deviendrait raide un moment :

Seigneur Jésus-Christ, unique chemin vers le Père,
nous implorons ta clémence en faveur de ta servante Laurence-Gabriella.
Tu l'as arrachée aux désirs de la chair :
conduis-la dans le chemin de l'observance régulière.
Tu as daigné appeler les pécheurs :
« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau,
et moi, je vous procurerai le repos ».
Cette voix qui l'invite, qu'elle s'implante dans son cœur ;
qu'elle dépose le fardeau de ses péchés,
qu'elle goûte la douceur de ton amour,
et qu'elle mérite d'être soutenue par le réconfort de ta grâce.
Liturgie de la profession, extrait de la bénédiction solennelle de la professe




La nouvelle professe reçoit ensuite la coule blanche, cet ample vêtement monastique, dans lequel la tradition a vu une analogie avec l'habit blanc des baptisés. Comme le Fils de Dieu a revêtu notre chair, le moine ou la moniale doit revêtir le Christ, pour devenir en lui un être neuf.
Le voile noir est un signe de consécration dans la chasteté, qui remonte aux premiers temps de l'Eglise.
Notre Sœur Laurence-Gabriella va recevoir ce vêtement que nos saints Pères recommandèrent de porter
en signe d'humilité et d'innocence pour tous ceux qui renonceraient au monde :
Puisque le Fils de Dieu a voulu revêtir notre chair mortelle,
qu'Il accorde à notre Sœur de pouvoir Le revêtir Lui-même.
Liturgie de la profession, oraison pour la remise de la coule.
Puis la nouvelle professe est admise au baiser de paix, qui marque son intégration plénière et définitive au corps communautaire. Désormais elle participera à tous les votes du chapitre conventuel, pour toutes les grandes décisions qui concernent la communauté, et pour les étapes d'intégration des plus jeunes.
La procession des oblats signifie une nouvelle fois, à sa manière propre, le don que la Sœur fait d'elle-même au Seigneur, dans le cadre ecclésial de la communauté en prière.
A la fin de la messe, Sœur Laurence-Gabriella est bénie particulièrement, avant que la bénédiction ne soit étendue à tous ceux qui ont pris part à la célébration :
Que Dieu, source de tout vrai désir, affermisse votre résolution et accroisse votre amour, pour qu'avec persévérance vous demeuriez fidèles à vos promesses.
Qu'Il vous donne de courir jusqu'au bout, dans la joie du Christ, la voie étroite de l'Evangile que vous avez choisie,
en prenant joyeusement votre part des épreuves de vos frères.
Que l'amour de Dieu fasse l'unité de cette communauté assemblée en son nom, pour qu'en elle s'incarne toujours plus l'amour du Christ.
Et vous tous qui avez pris part à cette célévration, que Dieu tout-puissant vous bénisse, le Père, le Fils et le Saint Esprit.
Liturgie de la profession, bénédiction finale.
Nous rendons grâce à Dieu !